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Dante Alighieri (Durante degli Alighieri dit « Dante » ) est un poète, écrivain et homme politique florentin né entre la mi-mai et la mi-juin 1265 à Florence et mort le 14 septembre 1321 à Ravenne.
« Père de la langue italienne », il est, avec Pétrarque et Boccace, l'une des « trois couronnes » qui imposèrent le toscan comme langue littéraire.
Poète majeur (« Il sommo poeta » ou simplement « Il poeta » ) du Moyen Âge, il est l'auteur de la Divine Comédie, la plus grande œuvre écrite dans cet idiome et l'un des chefs-d'œuvre de la littérature mondiale.
Béatrice et la Vita Nuova
C'est en 1274 que Dante aurait rencontré pour la première fois Béatrice.
De son vrai nom Bice di Folco Portinari, elle épouse Simone de Bardi et meurt en 1290.
On sait peu de chose d'un amour dont l'histoire est sublimée dans Vita Nuova ou Vita nova, (composé entre 1292 et 1294) dans laquelle il décrit sa première rencontre avec Béatrice, âgée seulement de neuf ans, puis la deuxième, advenue neuf années plus tard (il expliquera plus tard le sens symbolique du neuf, chiffre de Béatrice).
Dans la Vita Nuova, Dante décrit sa passion et son désespoir à la mort de Béatrice.
Il raconte la crise profonde qui s'ensuit, son errance et son aventure avec une « noble dame » (sans doute une allégorie pour désigner la philosophie), et enfin son repentir.
Bien que Vita Nuova soit probablement inspirée par la vie personnelle de Dante, de nombreux critiques mettent en doute l'existence réelle de Béatrice, préférant voir en elle une figure allégorique (certains considèrent encore aujourd'hui que dans la Divine Comédie, Virgile représente la raison naturelle, et Béatrice la théologie.
Un rêve fait par Dante, et qui accompagne le premier poème inséré dans le livre, nous éclaire : Dante voit apparaître le dieu Amour dans une nuée de feu, portant Béatrice nue dans un drap couleur de sang. Amour tient dans sa main le cœur enflammé de Dante et le donne à manger à Béatrice, puis s'élève vers le ciel avec elle.
Ce rêve montre la richesse et la puissance évocatrice du poète dans la Vita Nuova, œuvre difficile à interpréter : la tradition mystique (la nuée de feu par exemple ) croise la tradition courtoise (l'histoire du cœur mangé ), les appels aux « fidèles d'amour » et les rassemblements de dames invitent à des lectures ésotériques, tandis que les visions et les rêves énigmatiques placent l'œuvre dans une dimension à la fois eschatologique (la mort de Béatrice comme horizon) et mystérieuse.
En effet, si Béatrice a été souvent comparée à une sainte (par référence à l'hagiographie franciscaine notamment), et si une des meilleures façons de s'approcher de cette figure de femme souveraine est d'étudier les analogies marquées avec le Christ, la Vita Nuova, bien au-delà de la simple description des vertus ou la narration des miracles qui ponctuent la vie des saintes, semble envelopper les mystères de Béatrice. La dimension rituelle présente surtout dans la première partie du livre prend ici certainement tout son sens. Il est difficile de savoir si Dante envisageait véritablement un culte de Béatrice qui orienterait ainsi toute son œuvre, mais il est certain que sa conception de la cité est tributaire de la vie et de la mort de Béatrice : en effet, après la mort de la gentilissima (la très noble, la très courtoise), Florence est veuve et Béatrice devient un nom commun (« Florence a perdu sa Béatrice » écrit le poète).
La Vita Nuova, qui se distingue déjà du courant stilnoviste, se compose d'une trentaine de poèmes, des sonnets pour la plupart, qui brûlent d'une ardeur amoureuse et mystique à la fois.
Quarante-deux chapitres en prose commentent les vers au fur et à mesure.
Dante achève son œuvre par une annonce introduite après le dernier sonnet comme une vision paradisiaque.
Il écrira quelque chose que jamais personne n'a écrit pour chanter la gloire de l'être-aimé.
Peut-être pensait-il déjà à son chef-d'œuvre la Divine Comédie.